Cette co-détermination structure/fonction (Varela, Thompson & Rosch, 1991) trouve une illustration frappante dans les études en neurosciences contemplatives. Il faut distinguer deux échelles temporelles de plasticité : Modifications fonctionnelles (quelques semaines) : changements dans l’activation et la connectivité cérébrales, amélioration des performances attentionnelles mesurables. Modifications structurelles (plusieurs années, >10,000 heures de pratique - au Japon, ce seuil marque la qualification de maître) : épaississement cortical préfrontal et insulaire, augmentation de la densité de matière grise, modifications anatomiques de la connectivité par défaut (Lutz et al., 2004; Davidson & Lutz, 2008). Important : la méditation n’est probablement pas le seul facteur de transformation. Les méditants intensifs adoptent souvent un style de vie global (rythme circadien régulier, alimentation spécifique, pratiques corporelles, vie contemplative) dont il est difficile d’isoler les effets. Cette neuroplasticité s’observe aussi chez les musiciens professionnels, les athlètes de haut niveau - dans toute pratique attentionnelle intensive inscrite dans un mode de vie cohérent. Le résonnateur se remodèle en résonnant, mais il faut du temps et un environnement propice.